Colonia, 1872 : De arte rhetorica, libri quinque

Définition publiée par RARE

Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Tertius, chap. II, art. I, "De Dilemmate, Sorite et Epicheremate", p 194-195

Quid est Sorites?

R. Est argumentatio, qua ex multis propositionibus gradatim, minutatim, et velut acervatim congestis aliquid infertur. Unde Syllogismus acervalis vocatur a Tullio; et græce σωρ?της vocatur, a voce σωρ?ς, cumulus, acervus.

Hanc propositionem: Jésus-Christ, pour être notre roi, devait être pauvre, Bossuet probat hoc Sorite:

Afin que Jésus-Christ fût notre roi en qualité de Sauveur, il fallait qu'il nous acquit; et pour nous acquérir, il fallait qu'il nous achetât; et pour nous acheter, il devait donner notre prix; pour donner notre prix, il fallait qu'il fût mis en croix; pour être mis en croix, il fallait qu'il fût méprisé; et afin qu'il fût méprisé, ne fallait-il pas qu'il fût pauvre, qu'il fût faible, qu'il fût impuissant, abandonné aux injures, exposé à l'oppression et à l'injustice par sa condition miserable? Boss. Serm. pour une profession le jour de l'Epiph.

Sed hoc genus argumenti sæpe solet esse captiosum et fallax. Dum enim sensim multa coacervantur, facile est injicere respondenti laqueos et periculosam illi telam texere. Retexere igitur oportebit, et seorsim singula considerare, sicque facilius universa frangentur.

Themistocles filium suum, nondum triennem, toti terrarum orbi imperare sic per jocum ostendebat: «Meus filius imperat matri, illa mihi, ego Atheniensibus, Athenienses Græciæ, Græcia Europæ, Europa toti orbi; ergo filiolus meus imperat toti terrarum orbi.»