Bary, 1660 : La Rhetorique Francoise

Définition publiée par Dylan VANOTTI

René Bary, La Rhetorique Francoise Ou L'On Trouve de nouveaux Exemples sur les Passions & sur les Figures. Ou l'On Traite à Fonds de la Matière des Genres Oratoires, Paris, Pierre le Petit, 1660, troisième partie, « De l'épiphonème », p. 451

DE L’EPIPHONOME OU DE LA CONSLUSION,

Cette figure consiste à clorre un discours par un sentiment qui comprenne en peu de paroles le sens de ce qui a esté dit.

Exemple.

C’est luy qui rend la terre pesante, le feu lumineux, l’air souple, & l’eau coulante; C’est luy qui revest de verdure les arbres, de plume les oyseaux, d’écailles les poissons, & de poil les brutes: C’est luy qui donne le lit aux rivieres, la bigarrure aux fleurs, l’éclat aux metaux, & le brillant aux pierreries; C’est luy enfin qui donne l’incorruptibilité aux Cieux, les influences aux Astres, la raison aux hommes, & l’intelligence aux Anges.

Autre exemple.

Il y a plusieurs choses qui s’exercent sur les bons conseils, l’éloquence les persuade, l’authorité les fait recevoir, le courage les execute, & la fortune les fait reüssir.

Autre exemple.

Il voyoit des Cesars en confiance, & des Augustes en douceur, des Fabius en tardiveté, & des Minutius en hardiesse, des Themistocles en promptitude, & des Aristides en moderation.

Qu’oy qu’on ne parle point de l’opposition de cette figure, je trouve qu’on en doit parler, elle est dans le discours ce que les ombres sont aux couleurs, & ce que les dissonnances sont en l’harmonie.