Étienne Dubois de Bretteville, 1689 : L’Éloquence de la chaire et du barreau

Définition publiée par Kayirici

Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 206-207

De l’Antithese

L’Antithese est sans doute une des plus nobles & des plus éclatantes Figures du Discours. Ce mot ne signifie autre chose qu’une certaine opposition de paroles & de pensées, qui fait un effet admirable. L’Apôtre saint Paul se sert souvent de cette Figure.

On nous maudit, & nous benissons ; on nous persecute, & nous souffrons ; on nous dit des injures, & nous répondons par nos prieres.

Par les armes de la justice, pour combattre à droit & à gauche, parmi l’honneur & l’ignominie, parmi la mauvaise & la bonne reputation : comme des Seducteurs, quoy que sinceres & veritables : comme inconnus, quoy que connus ; comme toûjours mourans, & toûjours vivans : comme tristes, & toûjours dans la joye : comme pauvres, & enrichissans plusieurs : comme n’ayans rien, & possedans tout.