CONCESSIO / CONCESSION
Faire une concession, c’est accorder quelque chose à son adversaire, mais pour en tirer sur-le-champ avantage contre lui. Cette figure est très fréquente dans les orateurs (Cic., pro Ligario, c. 1; pro Flacco, c. 4; pro Quintio, c. 18; in Verr., II, 19) et dans les poëtes:
Je veux que la valeur de ses aïeux antiques
Ait fourni de matière aux plus vieilles chroniques,
Et que l’un des Capets, pour honorer leur nom,
Ait de trois fleurs de lis doté leur écusson:
Que sert ce vain amas d’une inutile gloire,
Si, de tant de héros célèbres dans l’histoire,
Il ne peut rien offrir aux yeux de l’univers
Que de vieux parchemins qu’ont épargnés les vers?
Si, tout sorti qu’il est d’une source divine,
Son coeur dément en lui sa superbe origine,
Et, n’ayant rien de grand qu’une sotte fierté,
S’endort dans une lâche et molle oisiveté?
Boileau.