ANTITHESIS / ANTITHÈSE
L’Antithèse est une figure où l’on oppose les mots aux mots, les pensées aux pensées. Ainsi : « Qui pourrait supporter que des lâches dressent des embûches aux hommes les plus courageux ; des sots aux hommes les plus intelligents ; des ivrognes aux gens sobres ; des personnes endormies à des personnes actives ». < Cicéron, deuxième Catilinaire, § 10.
« Pouvez-vous donc préférer des inconnus à ceux que vous connaissez, des hommes injustes à des hommes équitables, des étrangers à des Romains, des accusateurs haineux à des témoins sans passion, des âmes mercenaires à des cœurs désintéressés, des impies à ceux qui aiment les dieux, les ennemis déclarés de notre nom et de notre empire à de fidèles alliés, à des citoyens irréprochables ? » Cicéron, Pour Fonteius, § 32.
« La guerre est déclarée entre la pudeur et l’impudence, la probité et la fraude, la piété et le crime », deuxième Catilinaire, § 25. « Comparez les temps de la paix sous Verrès, aux temps de la guerre sous Marcellus », etc. Contre Verrès, IV, § 115. >
À ces exemples ajoutons-en un plus développé et plus pieux : « Nous avons par exemple à peindre Jésus enfant. Allons jusqu’à Bethléem, avec les bergers, voyons et vénérons Jésus dans la crèche ; et admirons dans l’enfant l’homme, dans l’esclave le prince, dans l’enfant le maître, et le législateur de l’univers. Admirons et adorons sa splendeur cachée par des ténèbres ; sa puissance retenue par des chaînes ; son infinité limitée par des bornes ; son immensité enserrée dans un berceau ; sa sagesse qui balbutie, sa sublimité s’abaissant à l’humilité, son courage joint avec la faiblesse. »