Joseph de Jouvancy, 1710 : Candidatus rhetoricae

Définition publiée par Mattana-Basset

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "L'Antithèse", p. 182-185. 

Définition publiée par RARE, le 01 juin 2020

L’Antithèse est une figure où l’on oppose les mots aux mots, les pensées aux pensées. Ainsi : « Qui pourrait supporter que des lâches dressent des embûches aux hommes les plus courageux ; des sots aux hommes les plus intelligents ; des ivrognes aux gens sobres ; des personnes endormies à des personnes actives ». < Cicéron, deuxième Catilinaire, § 10.

« Pouvez-vous donc préférer des inconnus à ceux que vous connaissez, des hommes injustes à des hommes équitables, des étrangers à des Romains, des accusateurs haineux à des témoins sans passion, des âmes mercenaires à des cœurs désintéressés, des impies à ceux qui aiment les dieux, les ennemis déclarés de notre nom et de notre empire à de fidèles alliés, à des citoyens irréprochables ? » Cicéron, Pour Fonteius, § 32. 

« La guerre est déclarée entre la pudeur et l’impudence, la probité et la fraude, la piété et le crime », deuxième Catilinaire, § 25. « Comparez les temps de la paix sous Verrès, aux temps de la guerre sous Marcellus », etc. Contre Verrès, IV, § 115. >

À ces exemples ajoutons-en un plus développé et plus pieux : « Nous avons par exemple à peindre Jésus enfant. Allons jusqu’à Bethléem, avec les bergers, voyons et vénérons Jésus dans la crèche ; et admirons dans l’enfant l’homme, dans l’esclave le prince, dans l’enfant le maître, et le législateur de l’univers. Admirons et adorons sa splendeur cachée par des ténèbres ; sa puissance retenue par des chaînes ; son infinité limitée par des bornes ; son immensité enserrée dans un berceau ; sa sagesse qui balbutie, sa sublimité s’abaissant à l’humilité, son courage joint avec la faiblesse. »