ENTHYMEMA / ENTHYMÈME
L’Enthymème
Qu’est-ce que l’Enthymème ? R. C’est < une partie de syllogisme, ou si l’on préfère > un syllogisme incomplet.
< Comment fait-on un enthymème ? R. > On supprime un des deux termes, soit la majeure, soit la mineure. Ainsi : La paresse est un vice, il faut donc l’éviter ; ou bien : Il faut éviter toute espèce de vice, il faut donc éviter la paresse.
L’Induction est une sorte d’enthymème, où, de l’observation de beaucoup de choses semblables, on tire une conclusion. Ce grand nombre de choses observées n’est autre chose que le lieu des antécédents, et la conclusion tirée de ce grand nombre d’observations n’est autre chose que le lieu des conséquents. Nous en avons parlé précédemment < au chapitre 9, article 4 >.
De combien de manières se fait l’induction ? R. De deux : 1° en énumérant toutes les parties que renferme un genre. Exemple : la prudence, la justice, le courage, la tempérance sont des vertus et elles sont louables, par conséquent toute vertu est louable.
L’induction ne se fait-elle pas d’une autre manière ? R. En réunissant plusieurs comparaisons qui peuvent s’appliquer à une chose. Ainsi : Quel est le meilleur fruit ? n’est-ce pas le plus savoureux ? Quel est le premier des astres ? n’est-ce pas le plus brillant ? Quel est le cheval le meilleur ? n’est-ce pas le plus rapide ? De même : Quel est l’homme qui a le plus de mérite ? c’est celui qui l’emporte non par son illustre naissance, mais par ses vertus.
À quoi faut-il faire attention dans l’induction ? R. < Il faut veiller scrupuleusement > 1° À ne citer que des choses absolument certaines ; 2° À n’avancer que des choses semblables à celles que l’induction doit confirmer.
Qu’est-ce que l’Exemple ? R. L’exemple est une induction imparfaite où l’on raisonne en ne citant qu’une seule chose semblable pour en conclure une autre. Ainsi Horace n’a pas été condamné pour avoir tué sa sœur, on ne peut donc condamner Milon pour avoir tué un homme. < Vois ce que nous avons dit plus haut de l’exemple, chapitre 9, article 4. L’exemple relève de la seconde sorte d’argumentation ou Enthymème ; il en va de même pour l’Épichérème. >
Qu’est-ce que l’Épichérème ?
R. C’est un syllogisme < bref > dont toutes les parties se concentrent en une seule. Ainsi : Un esclave accuse son maître sans motif ? Cette argumentation se ramène au syllogisme en ajoutant les parties sous-entendues. – Dans cet exemple les parties sous-entendues sont : un esclave ne doit pas accuser son maître sans motif ; or il est l’esclave de cet homme ; donc, etc.