Richesource, 1665 : L’Éloquence de la chaire

Définition publiée par Admin

Jean Oudart de Richesource, L’Éloquence de la chaire ou la Rhétorique des prédicateurs (1665), Paris, à l’académie des orateurs, 1673, p. 306-308.

CHAPITRE XXVI. Des Figures du Sermon.

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De l’Apostrophe. Article III.

L’Apostrophe est une façon & un ornement du Discours qui se fait lors que les Predicateurs adressent la parole à d’autres Auditeurs qu’à ceux qui sont venus pour les entendre ; comme s’ils se détournoient des uns pour parler à d’autres.

L’Usage de l’Apostrophe ou de la conversion dépend des Maximes suivantes.

I. Comme l’Apostrophe est l’une des Figures les plus animées & des plus hardies, les Predicateurs en doivent user avec beaucoup de moderation, afin de n’en pas abuser.

II. L’Apostrophe a peu d’usage dans l’Exorde, il arive rarement que les Predicateurs commencent leurs discours par une conversion à Dieu, comme les Poëtes à leur Muse ou à leur Apellon ; mais assez souvent dans les autres parties du Sermon, & fort souvent dans l’application, c’est à dire dans la Conclusion.

Voici de quelle sorte Quintilien en parle L. 4. c. 2 :Aversus à Iudice sermo, qui dicitur Apostrophe, mirè movet, sive adversarios invadimus, sive ad invocationem aliquam convertimur, &c.