APOSTROPHE / APOSTROPHE
APOSTROPHE.
L'apostrophe se fait lorsqu'un homme étant extraordinairement ému, il se tourne de tous côtés, il s'adresse au Ciel, à la terre, aux rochers, aux forêts, aux choses insensibles, aussi bien qu'à celles qui sont sensibles. Il ne fait aucun discernement dans cette émotion ; il cherche du secours de tous côtés : il s'en prend à toutes choses comme un enfant qui frappe la terre où il est tombé. C'est ainsi que David au 1. chapitre du 2. Livre des Rois, étant vivement affligé de la mort de Saül et de Jonathas, fait des imprécations contre les montagnes de Gelboë, qui avaient été le théâtre funeste de cet accident.
Et vous, montagnes de Gelboë, que jamais la rosée et la pluie ne vous rafraîchissent, que jamais on ne trouve de moissons sur vos funestes coteaux qui ont vu la fuite de tant de capitaines d'Israël, et qui ont été teints de leur sang. L'apostrophe signifie conversion.
Isaïe apostrophe le Ciel et le terre pour les prier de donner le Messie qu'il attendait avec tant d'impatience. Cieux, envoyez d'en haut votre rosée, et que les nuées fassent descendre le Juste comme une pluie ; que la terre s'ouvre, et qu'elle germe le Sauveur.