DEDICATORIA EPISTOLA / ÉPÎTRE DÉDICATOIRE
Définitions
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, cinquième partie, "Exercices préparatoires < d'Aphthonius >", VI. "Sixième exercice préparatoire, De la réfutation, de la confirmation, de la louange et du blâme", chap. III, "Des différentes espèces de petits discours et de la manière de traiter chacun d'eux", "Dédicace", p. 386-393.
1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut
P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, deuxième section "De Dispositione", chap. IV "De variis Orationibus quae ad tria genera referri possunt", § I "Genus Demonstrativum ", p. 102.
Dictionnaires et encyclopédies
Furetière
Ne se dit qu’en cette phrase : Epître Dedicatoire, pour dire celle qui contient la dedicace. Somme Dedicatoire, ou Traitté des Dedicaces, est une Satyre contre les faux Mecenas inserée dans le Roman Bourgeois. On dit que l’Arioste et le Tasse ont été tres-malheureux en Epîtres Dedicatoires. Theodore de Gaza pour une Epître Dedicatoire qu’il fit au Pape Sixte IV. du Livre d’Aristote de la nature des Animaux, n’en receut pour recompense que le remboursement de la relieure.
Encyclopédie
[Marmontel]
Il faut croire que l’estime & l’amitié ont inventé l’épitre dédicatoire, mais la bassesse & l’intérêt en ont bien avili l’usage : les exemples de cet indigne abus sont trop honteux à la Littérature pour en rappeller aucun ; mais nous croyons devoir donner aux auteurs un avis qui peut leur être utile, c’est que tous les petits détours de la flaterie sont connus. Les marques de bonté qu’on se flate d’avoir reçues, & que le Mécene ne se souvient pas d’avoir données ; l’accueil favorable qu’il a fait sans s’en appercevoir ; la reconnoissance dont on est si pénétré, & dont il devroit être si surpris ; la part qu’on veut qu’il ait à un ouvrage dont la lecture l’a endormi ; ses ayeux dont on lui fait l’histoire souvent chimérique ; ses belles actions & ses sublimes vertus qu’on passe sous silence pour de bonnes raisons ; sa générosité qu’on loue d’avance, &c. toutes ces formules sont usées, & l’orgueil qui est si peu délicat, en est lui-même dégoûté.
Monseigneur, écrit M. de Voltaire à l’électeur Palatin, le style des dédicaces, les vertus du protecteur, & le mauvais livre du protégé, ont souvent ennuyé le public.
Il ne reste plus qu’une façon honnête de dédier un livre : c’est de fonder sur des faits la reconnoissance, l’estime, ou le respect qui doivent justifier aux yeux du public l’hommage qu’on rend au mérite.
Littré
Qui contient la dédicace d’un livre, d’une statue, d’un monument.
Il faut que celui à qui s’adresse l’épître dédicatoire paye ou protége. [Fontenelle, Jugement de Pluton.]