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1660 : Bary

La Rhetorique Francoise

René Bary, La Rhetorique Francoise Ou L'On Trouve de nouveaux Exemples sur les Passions & sur les Figures. Ou l'On Traite à Fonds de la Matière des Genres Oratoires, Paris, Pierre le Petit, 1660, première partie, « Du dilemne », p. 23

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1662 : Jacques du Roure

La Rhétorique française

Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 55.

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1671 : Le Gras

La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire

Le Gras, La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire, Paris, A. de Rafflé, 1671, Seconde partie de la Rethorique, « De la Disposition », chap. V, « Du Dilemme », p. 147-148.

 

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1689 : Étienne Dubois de Bretteville

L’Éloquence de la chaire et du barreau

Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 98

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1710 : Joseph de Jouvancy

Candidatus rhetoricae

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, deuxième partie, "< De la deuxième partie de l'éloquence ou > de la disposition du discours", chap. III, "Des différentes espèces d'argumentation", "Le Dilemme", p. 128-129. 

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1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut

Manuale rhetorices

 P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, première section "De inventione", deuxième partie  (argumentatio, lectio, imitatio),  chapitre I "De Argumentatione", p. 77-78.

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1837 : Joseph Victor Le Clerc

Nouvelle Rhétorique, extraite des meilleurs écrivains anciens et modernes

Joseph-Victor Le Clerc, Nouvelle Rhétorique, extraite des meilleurs écrivains anciens et modernes, suivie d'Observations sur les matières de composition dans les classes de rhétorique, et d’une Série de Questions à l’usage de ceux qui se préparent aux Examens dans les Collèges royaux et à la Faculté des Lettres, Bruxelles, Société belge de librairie, etc., Hauman, Cattoir et comp°, 1837 (1ère éd. 1823), p. 18

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1872 : Colonia

De arte rhetorica, libri quinque

Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Tertius, chap. II, art. I, "De Dilemmate, Sorite et Epicheremate", p 193-184

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Dictionnaires et encyclopédies

Furetière

Terme dogmatique, qui se dit d’un argument fourchu, qui aprés avoir divisé une proposition en affirmative et en negative, fait voir de l’absurdité des deux costez.

 

Encyclopédie

Le dilemme est un argument composé de deux ou de plusieurs propositions, arrangées de façon, qu’en accordant telle de ces propositions que vous voudrez, la conclusion sera toûjours contre vous.

 

Un dilemme est un argument composé de deux parties, ou faces contraires, l’une & l’autre desquelles portent contre l’adversaire. C’est pour cette raison qu’on l’appelle argument cornu ; ces deux parties étant disposées de façon, que si on élude l’une, on ne peut eviter l’autre.

 

On l’appelle aussi crocodilus, parce que de même que le crocodile conduit dans le Nil tous ceux qu’il suit, & court après ceux qui s’enfuyent pour les dévorer ; de même, quelque parti que prenne un adversaire, soit qu’il accorde ou qu’il nie, cette espece de sylogisme tourne toûjours à son desavantage.

 

Cicéron, pour prouver qu’il faut supporter toutes les peines avec patience se sert de ce dilemme :

Omnis dolor aut est vehemens aut levis ; si levis, facilè feretur ; si vehemens, certè brevis futurus est.

Le même auteur prouve par un autre dilemme qu’il ne faut point envoyer des députés à Antoine :

legatos decernitis ; si ut deprecentur, contemnet ; si ut imperetis, non audiet.

 

Il ne faut point passer sous silence ce beau dilemme dont se sert Tertullien pour détromper les payens, & pour faire des reproches à Trajan, qui avoit défendu de faire la recherche des chrétiens, & avoit cependant ordonné qu’on les punît lorsqu’on les auroit arrêtés.

O sententiam necessitate confusam ! negat inquirendos, ut innocentes ; & mandat puniendos, ut nocentes : parcit & sævit, dissimulat & animadvertit.

Quid temetipsum censurâ circumvenis ! si damnas, cur non & inquiris ? si non inquiris, cur non & absolvis ?

 

Pour qu’un dilemme soit exact, deux choses sont nécessaires : 1°. une parfaite énumération des parties. Ainsi ce fameux dilemme par lequel Aristippe vouloit dissuader du mariage, n’est pas exact, parce qu’il y a un défaut dans l’énumération, y ayant un milieu entre la beauté & la laideur. Si vous vous mariez, votre femme sera belle ou laide ; si vous la prenez belle, elle vous causera de la jalousie : si vous la prenez laide, elle vous donnera du dégoût. 2°. Que le dilemme ne soit que contre l’adversaire seul, & que celui qui le fait ne soit point exposé à le voir retorquer contre lui. Tel est ce fameux dilemme, par lequel un ancien philosophe prouvoit qu’on ne devoit point se mêler des affaires de la république. Si en vous chargeant du gouvernement de l’état, vous vous en acquitez bien, vous offenserez les hommes : si vous vous en acquittez mal, vous offenserez Dieu : donc vous ne devez pas vous charger du gouvernement de l’état. L’argument rétorqué est : Si vous vous en acquittez bien, vous plairez à Dieu : si vous vous en acquittez mal, vous plairez aux hommes : donc, &c.

 

Littré

 

Terme de logique. Argument présentant deux propositions contraires et conditionnelles dont on laisse l’alternative à l’adversaire, certain que l’une comme l’autre le convaincra. Poser un dilemme. Il fut enfermé dans un dilemme dont il ne put se tirer. On peut définir un dilemme, un raisonnement composé où, après avoir divisé un tout en ses parties, on conclut affirmativement ou négativement du tout ce qu’on a conclu de chaque partie, Port-Royal, Logique, III, 16. Par exemple, ayant à prouver qu’on ne saurait être heureux en ce monde, on peut le faire par ce dilemme  :

On ne peut vivre en ce monde qu’en s’abandonnant à ses passions ou en les combattant, etc.

ib.

Un philosophe qui a autant d’esprit que Sénèque, ne s’expose point à un pareil dilemme, surtout quand il sollicite une grâce. [Diderot, Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur les mœurs et les écrits de Sénèque]