EFFECTA / EFFETS CONCRETS
Définitions
1660 : Bary
René Bary, La Rhetorique Francoise Ou L'On Trouve de nouveaux Exemples sur les Passions & sur les Figures. Ou l'On Traite à Fonds de la Matière des Genres Oratoires, Paris, Pierre le Petit, 1660, première partie, « Des effets », p. 54
1662 : Jacques du Roure
Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 50, 61.
1665 : Richesource
Jean Oudart de Richesource, L’Éloquence de la chaire ou la Rhétorique des prédicateurs (1665), Paris, à l’académie des orateurs, 1673, p. 154-155.
1689 : Étienne Dubois de Bretteville
Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p.23
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, première partie, "Comprenant les premiers éléments de rhétorique relatifs à l'invention", chap. VII, "Des lieux intrinsèques", "Des Causes et des Effets", p. 78-81 et chap. IX, "Exemples des lieux intrinsèques", art. VII, "Exemples des lieux des Causes, des Effets et de la Comparaison", p. 106-109.
1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut
P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, première partie, chapitre I, "De locis intrinsecis", VIII, "De Effectis", p. 34-35.
1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut
P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, première section "De inventione", première partie "De locis, tum intrinsecis, tum extrinsecis", chapitre I "De locis intrinsecis", VII "De Effectis", p. 34-37.
1872 : Colonia
Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Secundus, Chap. I, "De Argumentis", Art. I, "De locis insitis", p 140-141
Dictionnaires et encyclopédies
Furetière
Ce qui est produit, ce qui resulte de l’operation des causes agissantes. Les causes se font connoistre par les effets. Les couleurs de l’arc-en-ciel font un bel effet. L’art produit de beaux effets, aussi-bien que la nature. Cette menace a été sans effet. Cette saignée ne sçauroit produire qu’un bon effet.
Encyclopédie
[Jaucourt]
Le produit d’une cause agissante. Voyez Agir.
Après avoir considéré les choses par rapport à ce qu’elles sont, on doit les étudier par rapport à ce qu’elles peuvent ; & si l’on découvre que l’une soit capable de produire l’autre, ou seulement de la varier, on conçoit entre le terme agissant & ce qu’il fait naître, une relation de cause & d’effet.
Cette relation de la cause & de l’effet est de la plus vaste étendue, car toutes les choses qui existent ou peuvent exister, y ont part ; ainsi nous appellons cause ce qui donne l’existence, ce dont la vertu produit une chose ; & ce qui est produit, ce qui reçoit son existence, ce qui tient sa naissance de la cause, porte le nom d’effet. Par exemple, dès que nous voyons que dans la substance que nous appellons cire, la fluidité qui n’y étoit pas auparavant, y est constamment produite par l’application de certain degré de chaleur, nous donnons à l’idée simple de chaleur le nom de cause, par rapport à la fluidité qui est dans la cire ; & celui d’effet à cette fluidité.
Les choses donc qui reçoivent une existence qu’elles n’avoient pas auparavant, sont des effets ; & celles qui procurent cette existence, sont des causes. Voyez Cause.
Les notions claires & familieres de cause & d’effet entraînent cette conséquence, que rien ne se fait sans cause, & qu’aucune chose ne peut se produire d’elle-même.
Il convient de s’assûrer de l’existence des effets, avant que d’en chercher les causes ; c’est pourquoi toutes les fois qu’il s’agit de découvrir les causes des effets extraordinaires que l’on rapporte, il faut examiner avec soin si ces effets sont véritables ; car souvent on se fatigue inutilement à imaginer des raisons de choses qui ne sont point, & il y en a une infinité qu’il faut résoudre de la même maniere que Plutarque résout cette question qu’il se propose : Pourquoi les poulains qui ont été courus par les loups, vont plus vîte que les autres ? Après avoir dit que c’est peut-être parce que ceux qui étoient plus lents, ont été pris par les loups, & qu’ainsi ceux qui sont échappés couroient le mieux ; ou bien que la peur leur ayant donné une vîtesse extraordinaire, ils en ont contracté l’habitude. En un mot, après toutes ces dépenses d’esprit il donne la bonne solution de la question : C’est peut-être, dit-il, que cela n’est pas vrai.
C’est peu de chose de s’être assûré de l’existence d’un effet ; il faut pour arriver à la découverte de la cause, s’assûrer aussi des indices convaincans que cette cause existe dans la nature ; que c’est elle qui opere l’effet qu’on lui attribue.
Dans la pratique & dans la conduite de la vie, la découverte des causes qui ont produit les effets que nous voyons arriver, est souvent de la derniere importance. Or comme les évenemens d’ici-bas sont pour l’ordinaire fort compliqués, il arrive aisément de prendre le change, l’accessoire & les circonstances, pour la cause de cet effet que nous considérons. L’ignorance, la petitesse d’esprit, la superstition, l’intérêt, les préjugés, en un mot toutes nos passions, nous abusent & nous précipitent dans de faux jugemens : aussi voit-on que rien n’est plus ordinaire dans les malheurs de la vie, que de les attribuer à de fausses causes, & de s’aveugler sur les véritables. On sait la réponse du duc de Vendôme à un courtisan du duc de Bourgogne dans la campagne de Flandres de 1708. Voyez l’histoire du siecle de Louis XIV.
Littré
1. Ce qui est fait par un agent quelconque. Point d’effet sans cause.
J’ai tâché de trouver en général les principes ou premières causes de tout ce qui est ou qui peut être dans le monde… j’ai examiné quels étaient les premiers et plus ordinaires effets qu’on pouvait déduire de ces causes. [Descartes, Discours de la méthode]
Avoir son effet, produire le résultat attendu.
Et bientôt mes desseins auront un plein effet. [Corneille, Héraclius, empereur d’Orient]
Faire effet, faire son effet, opérer.
Ces beautés étaient de mise en ce temps-là et ne le seraient plus en celui-ci ; toutes les deux ont fait effet en ma faveur. [Corneille, Le Cid]
2. Acte, par opposition à simple parole.
Tu… As adoré l’honneur d’effet et de parole. [Régnier, Satires]
Homme d’effet, homme qui exécute ce qu’il dit.
[Il] était homme d’effet. [La Fontaine, Cal.]
7. Terme de littérature, de peinture et d’art en général. Résultat d’une combinaison qui frappe les yeux, captive l’esprit, touche le cœur.
C’est à lui [Appien] que je me suis attaché pour la narration que j’ai mise au premier acte et pour l’effet du cinquième. [Corneille, Ex. de Rodog.]