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94 : Quintilien

De l'Institution de l'orateur

Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre premier, chapitre VI, « Des perfections & des vices de l'Oraison », p. 40.

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1662 : Jacques du Roure

La Rhétorique française

Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 26-27.

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1712 : Bernard Lamy

La Rhétorique ou l'Art de parler

Bernard Lamy, La Rhétorique ou l’Art de parler (5ème éd., 1712), éd. Ch. Noille-Clauzade (1998), Paris, Florentin Delaulne, 1715, p. 60-61 ; p. 146-147.

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1765 : Jean-Baptiste Crevier

Rhétorique française

Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 2, p. 137-138.

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Dictionnaires et encyclopédies

Encyclopédie

[Dumarsais]

Terme de Grammaire ; c’est une figure de construction, ainsi appellée du grec ἔλλειψις, manquement, omission : on parle par ellipse, lorsque l’on retranche des mots qui seroient nécessaires pour rendre la construction pleine. Ce retranchement est en usage dans la construction usuelle de toutes les langues ; il abrege le discours, & le rend plus vif & plus soûtenu : mais il doit être autorisé par l’usage ; ce qui arrive quand le retranchement n’apporte ni équivoque ni obscurité dans le discours, & qu’il ne donne pas à l’esprit la peine de deviner ce qu’on veut dire, & ne l’expose pas à se méprendre. Dans une phrase elliptique, les mots exprimés doivent réveiller l’idée de ceux qui sont sous-entendus, afin que l’esprit puisse par analogie faire la construction de toute la phrase, & appercevoir les divers rapports que les mots ont entr’eux : par exemple, lorsque nous lisons qu’un Romain demandoit à un autre, où allez-vous ? & que celui-ci répondoit ad castoris, la terminaison de castoris fait voir que ce génitif ne sauroit être le complément de la préposition ad, qu’ainsi il y a quelque mot de sous-entendu ; les circonstances font connoître que ce mot est ædem, & que par conséquent la construction pleine est eo ad ædem Castoris, je vais au temple de Castor.

 

L’ellipse fait bien voir la vérité de ce que nous avons dit de la pensée au mot Déclinaison & au mot Construction. La pensée n’a qu’un instant, c’est un point de vûe de l’esprit ; mais il faut des mots pour la faire passer dans l’esprit des autres : or on retranche souvent ceux qui peuvent être aisément suppléés, & c’est l’ellipse. Voyez Elliptique.

 

Littré

Terme de grammaire. Figure par laquelle on retranche quelque mot dans une phrase. Dans ce vers de Racine, Andr. IV, 5 :

Je t’aimais inconstant ; qu’eussé-je fait fidèle ?

l’ellipse est : si tu avais été fidèle.

 

C’était quelquefois pour les Grecs une espèce de syncope par laquelle on retranchait une voyelle dans un mot sans détruire la syllabe, comme serait glore pour gloire.