EPANORTHOSIS / ÉPANORTHOSE
Définitions
1712 : Bernard Lamy
Bernard Lamy, La Rhétorique ou l’Art de parler (5ème éd., 1712), éd. Ch. Noille-Clauzade (1998), Paris, Florentin Delaulne, 1715, p. 146.
1765 : Jean-Baptiste Crevier
Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 2, p. 233-235.
Dictionnaires et encyclopédies
CN. voir Correctio
Furetière
Terme de Rhetorique. C’est une figure par laquelle on corrige ou on revoque ingenieusement ce qu’on avoit auparavant allegué. Ce mot vient du Grec epanorthosis, qui vient d’orthos, rectus.
Encyclopédie
[Mallet]
Figure de Rhétorique, par laquelle l’orateur rétracte ou corrige quelque chose de ce qu’il a déjà avancé, & qui lui paroît trop foible : il y ajoûte quelque chose de plus énergique, & de plus conforme à la passion qui l’occupe ou le transporte. Voyez Correction.
Cicéron employe cette figure dans son oraison pour Cælius, lorsqu’il dit :
O stultitiam ! stultitiamne dicam ? an impudentiam singularem ?
& dans sa premiere catilinaire :
Quamquam quid loquor ? te ut ulla res frangat ? tu ut unquam te corrigas ? tu ut ullam fugam meditêre ? tu ut ullum exilium cogites ? utinam tibi illam mentem dü immortales donarent !
Ainsi Térence, dans son heautontimorumenos, fait dire au vieillard Menedeme :
Filium unicum adolescentulum Habeo.
Ah ! quid dixi habere me ? imo habui, Chreme ;
Nunc habeam, nec-ne, incertum est.
Littré
Figure de rhétorique, dite plus souvent correction, par laquelle on feint de rétracter ce qu’on avait dit, comme trop faible pour ce qu’on veut exprimer. Exemple : J’espère, que dis-je ? je suis sûr qu’on vous rendra justice.