EVIDENTIA / ÉVIDENCE
Définitions
94 : Quintilien
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre quatrième, chapitre I, « De la Narration », p. 245.
1665 : Richesource
Jean Oudart de Richesource, L’Éloquence de la chaire ou la Rhétorique des prédicateurs (1665), Paris, à l’académie des orateurs, 1673, p. 286-287.
1671 : Le Gras
Le Gras, La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire, Paris, A. de Rafflé, 1671, Troisième partie de la Rethorique, « De l'Elocution », chap. IV, « Des Figures de Sentences », p. 206-207.
Dictionnaires et encyclopédies
CN. une Virtus elocutionis [Pajot], synonyme Energia
Furetière
Qualité des choses, qui les fait voir et connoistre clairement tant aux yeux du corps que de l’esprit. Cet homme n’a point de bien en evidence ou au soleil, qui paroisse, comme heritages, offices, etc. Il faut qu’on se rende à l’evidence de cette demonstration. On dit aussi, que le temps met toutes choses en evidence, descouvre tout. Ce crime est venu en evidence, a esté descouvert par un grand hasard.
Littré
Caractère de ce qui est évident ; notion si parfaite d’une vérité qu’elle n’a pas besoin d’autre preuve. L’évidence d’une proposition.
Il faut bien que l’évidence de Dieu ne soit pas telle dans la nature. [Pascal, dans Cousin]
Évidence des sens ou sensible, celle qu’on acquiert par les sens.
Évidence de raison, celle qu’on obtient par le raisonnement.
Les deux exemples que j’ai apportés dans ce chapitre sont plus que suffisants pour faire concevoir que l’évidence de raison consiste uniquement dans l’identité. [Condillac, Art de rais. I, 1]
Évidence de fait, celle qu’on acquiert par le moyen de l’observation.
Évidence de sentiment, ce qui paraît certain par le sentiment seul, et sans qu’on puisse en rendre compte.
Se rendre à l’évidence, admettre forcément ce qui est incontestable.
Se refuser à l’évidence, s’obstiner à contester ce qui est incontestable.
Mettre en évidence, faire connaître clairement, manifestement.
Nous sommes encor loin de mettre en évidence
Si nous nous conduirons avec plus de prudence. [Corneille, Cinna, ou La clémence d’Auguste]
Mettre en évidence, faire qu’un objet frappe les yeux, soit remarqué.
La lumière mettra en évidence leurs mauvaises œuvres. [Bossuet, Haine, 2]
Se mettre en évidence, se montrer avec l’intention de se faire remarquer.
Se mettre en évidence, être manifesté, en parlant de choses.
De quel front oserais-je, après sa confidence,
Souffrir que mon amour se mît en évidence ? [Corneille, Le menteur]
Être en évidence, être remarqué, attirer l’attention générale.
J’étais placé vis-à-vis d’eux, à deux pas de la table, bien isolé et bien en évidence. [Marmontel, Mémoires d’un père pour servir à l’instruction de ses enfants]
Être en évidence, être manifesté, en parlant de choses.
Eh bien, ta perfidie est-elle en évidence ? [Corneille, la Pl. roy. II, 2]
On dit de même venir en évidence.
Toujours le fond du sac ne vient en évidence. [Régnier, Satires]