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1660 : Bary

La Rhetorique Francoise

René Bary, La Rhetorique Francoise Ou L'On Trouve de nouveaux Exemples sur les Passions & sur les Figures. Ou l'On Traite à Fonds de la Matière des Genres Oratoires, Paris, Pierre le Petit, 1660, troisième partie, « De la licence », p. 454

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1671 : Le Gras

La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire

Le Gras, La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire, Paris, A. de Rafflé, 1671, Troisième partie de la Rethorique, « De l'Elocution », chap. IV, « Des Figures de Sentences », p. 203-204.

 

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1710 : Joseph de Jouvancy

Candidatus rhetoricae

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "La Licence", p. 204-105. 

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1765 : Jean-Baptiste Crevier

Rhétorique française

Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 2, p. 235-237.

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1872 : Colonia

De arte rhetorica, libri quinque

Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Primus, chap. I, art. I, "De Figuris sententiarum", § III, "De Figuris ad docendum idoneis", VI. "De Licentia", p 87-88

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Dictionnaires et encyclopédies

CN. voir Parrhesia

Furetière

Se dit aussi de l’abus de ces permissions qu’on éténd au de-là de leur intention, ou de la liberté qu’on prend de soy-même. Vous prenez un peu trop de licence. On souffre dans les vers quelques licences poëtiques. Les Peintres prennent aussi des licences, quand ils font quelques traits qui sont contre les regles de leur art. Ce libertin prend la licence de gloser sur l’Escriture, de l’interpreter à sa mode. C’est une chose horrible qu’une ville abandonnée à la licence du soldat. Ce desordre est toleré par l’abus et la licence du siecle.

 

Encyclopédie

[Mallet]

[Licence poétique]

Liberté que s’arrogent les Poëtes de s’affranchir des regles de la Grammaire.

 

Les principales licences de la poésie latine, consistent dans le diastole ou l’allongement des syllabes breves, dans le systole ou l’abrégement des syllabes longues, dans l’addition ou pléonasme, dans le retranchement ou apherese, dans les transpositions ou métathese : de sorte que les poëtes latins manient les mots à leur gré, & sont en état de former des sons qui peignent les choses qu’ils veulent exprimer. Horace se plaignoit que les poëtes de son tems abusoient de ces licences, & data romanis venia est indigna pœtis. Aussi a-t-on dépouillé peu-à-peu les Poëtes de leurs anciens privileges.

 

Les poëtes grecs avoient encore beaucoup plus de liberté que les latins : cette liberté consiste en ce que, 1°. ils ne mangent jamais la voyelle devant une autre voyelle du mot suivant, que quand ils mettent l’apostrophe ; 2°. ils ne mangent point l’m devant une voyelle ; 3°. ils usent souvent de synalephe, c’est-à-dire qu’ils joignent souvent deux mots ensemble ; 4°. leurs vers sont souvent sans césure ; 5°. ils emploient souvent & sans nécessité le vers spondaïque ; 6°. ils ont des particules explétives qui remplissent les vuides ; 7°. enfin ils emploient les différens dialectes qui étendent & resserrent les mots, font les syllabes longues ou breves, selon le besoin du versificateur. Voyez Dialecte.

 

Dans la versification françoise on appelle licence certains mots qui ne seroient pas reçus dans la prose commune, & qu’il est permis aux Poëtes d’employer. La plûpart même de ces mots, sur-tout dans la haute poésie, ont beaucoup plus de grace & de noblesse que ceux dont on se sert ordinairement ; le nombre n’en est pas grand, voici les principaux : les humains ou les mortels pour les hommes ; forfait pour crime ; glaive pour épée ; les ondes pour les eaux ; l’Eternel au lieu de Dieu, ainsi des autres qu’on rencontre dans nos meilleurs poëtes.

 

Littré

Terme de littérature. Ce qui se fait contre les règles exactes de l’art. Il y a d’heureuses licences qui plaisent plus que l’observation des règles.

Alors qu’une œuvre brille, et d’art et de science,

La verve quelquefois s’égare en la licence. [Régnier, Satires]

 

Licence poétique, impropriété dans les termes, irrégularité dans la construction, la dérivation et la syntaxe qu’on tolère chez les poëtes, comme  :

est-ce pas vous ? pour n’est-ce pas vous ?

Monsieur, la poésie a ses licences, mais

Celle-ci passe un peu les bornes que j’y mets. [Piron, La métromanie, ou Le poète]