PRAETERITIO / PRÉTÉRITION
Définitions
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "La Prétérition", p. 204-205.
1765 : Jean-Baptiste Crevier
Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 2, p. 223-226.
1816 : Gaspard Gilbert Delamalle
Gaspard Gilbert Delamalle, Essai d’institutions oratoires à l’usage de ceux qui se destinent au barreau, Paris, Delaunay, 1816, t. I, p. 125.
1872 : Colonia
Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Primus, Chap. I, art. I, " De Figuris sententiarum", § I., "De Figuris ad movendum idoneis", VI., "De Praeteritione et Reticentia", p 77-78
Dictionnaires et encyclopédies
CN. voir Occupatio
Furetière
Est aussi une figure de Rhetorique, quand on fait semblant de ne vouloir pas parler d’une chose dont on fait pourtant une mention sommaire : ce qui se dit soit en bien, soit en mal. Je ne diray point qu’il est vaillant, qu’il est docte, etc. Les plus adroites loüanges se font par la preterition.
Encyclopédie
Figure de rhétorique, par laquelle on proteste qu’on passe sous silence, qu’on ignore, ou du-moins qu’on ne veut pas insister sur certaines choses qu’on ne laisse pas que de dire. Ce mot est dérivé du latin præterire, passer outre. On en trouve fréquemment des exemples dans Cicéron, comme,
nihil de illius intemperantiâ loquor, nihil de singulari nequitiâ ac turpitudine, tantum de quæstu & lucro dicam, Verr. VI. n°. 106.
Et dans l’oraison pour Sextius :
Possem multa dicere de liberalitate, de ejus abstinentiâ, de cœteris virtutibus : sed mihi ante oculos obversatur reipublicœ dignitas, quœ me ad sese rapit, hœc minora relinquere hortatur.
Cette figure est très-propre à insinuer très-légerement dans un discours les choses sur lesquelles on ne doit pas appuyer, & à préparer l’auditeur à donner plus d’attention aux objets plus importans ; on l’appelle autrement prétermission. Voyez Prétermission.
Littré
Figure de rhétorique par laquelle on feint d’omettre des circonstances sur lesquelles on insiste avec beaucoup de force.