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94 : Quintilien

De l'Institution de l'orateur

Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre neuvième, chap. II, « Des Figures du Sens », p. 585-586.

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1662 : Jacques du Roure

La Rhétorique française

Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 26, 30-31.

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1689 : Étienne Dubois de Bretteville

L’Éloquence de la chaire et du barreau

Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 281

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1710 : Joseph de Jouvancy

Candidatus rhetoricae

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "La Réticence", p. 210-213. 

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1872 : Colonia

De arte rhetorica, libri quinque

Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Primus, chap. I, art. II, "De Figuris verborum", § II, "De Figuris verborum proprie dictis seu quae non sunt Tropi", II., "De Figuris per detractionem", p 102

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Dictionnaires et encyclopédies

CN. voir Aposiopesis

Furetière

Figure de Rhetorique, par laquelle on fait une mention legere d’une chose, et on la fait entendre, en disant qu’on veut l’obmettre, et qu’on n’en veut point parler. Je ne diray rien de la noblesse de ses ancestres ; je ne m’arresteray point à parler de son courage, je veux seulement loüer sa pieté. Voilà une reticense.

 

Encyclopédie

(Belles-Lettres.) figure de rhétorique, par laquelle l’orateur s’interrompt lui-même au milieu de son discours, & ne poursuivant point le propos qu’il a commencé, passe à d’autres choses ; de sorte néanmoins que ce qu’il a dit fasse suffisamment entendre ce qu’il vouloit dire, & que l’auditeur le supplée aisément. Dans l’Athalie de Racine, cette princesse parle ainsi à Joad, lorsqu’il l’a attirée dans le temple, sous prétexte de lui livrer Eliacin & des trésors :

En l’appui de ton Dieu tu t’étois reposé ;

De ton espoir frivole es-tu désabusé ?

Il laisse en mon pouvoir & son temple & ta vie ;

Je devrois sur l’autel où ta main sacrifie ;

Je… mais du prix qu’on m’offre il faut me contenter ;

Ce que tu m’as promis songe à l’exécuter.

 

Ces interruptions brusques peignent assez bien le langage entrecoupé de la colere : la reticence est quelquefois plus expressive que ne le seroit le discours même ; mais on ne doit l’employer que dans des occasions importantes : on nomme encore cette figure aposiopese. Voyez Aposiopese.

 

D’autres appellent aussi reticence, une figure par laquelle on fait mention d’une chose indirectement, en même tems que l’on assure qu’on s’abstiendra d’en parler. Par exemple :

sans parler de la noblesse de ses ancêtres ni de la grandeur de son courage, je me bornerai à vous entretenir de la pureté de ses mœurs.

Mais cette notion n’est pas exacte, & ce tour oratoire s’appelle proprement prétérition ou prétermission. Voyez Prétérition & Prétermission.

 

Littré

Figure de rhétorique. Sorte de prétérition où, commençant l’expression de sa pensée, on s’arrête avant de l’avoir achevée :

Je devrais sur l’autel où ta main sacrifie

Te… mais du prix qu’on m’offre il faut me contenter. [Racine, Athalie]