Joseph de Jouvancy, 1710 : Candidatus rhetoricae

Définition publiée par Mattana-Basset

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "La Prétérition", p. 204-205. 

Définition publiée par RARE, le 01 juin 2020

La Prétérition. L’emploi de cette figure est d’affecter de passer sous silence, ou d’ignorer, ou de ne pas vouloir dire certaines choses que nous disons cependant avec beaucoup d’empressement. 

< « Mais je supprimerai ces infamies : il est des faits que la décence ne permet pas d’énoncer, et ce qui vous rend plus hardi, c’est que plusieurs de vos crimes sont de nature à ne pouvoir vous être reprochés par un ennemi qui respecte la pudeur. » Deuxième Philippique, § 47. > 

« Je tairai les vices de son enfance, les débordements de sa jeunesse, je passerai sous silence tout ce qui me semblera honteux à dire et je considérerai moins ce qu’il mérite d’entendre, que ce que la décence me permet de dévoiler. » < Contre Verrès, I, § 32.

« Je ne dis rien de son faste et de son intempérance, rien de ses débauches et de ses infamies ; je me borne à parler des gains qu’il a faits. » Contre Verrès, III, § 106.

« Je ne parle pas de ses noces ignobles, je passe sur sa fille expulsée de son lit nuptial. » Pour Cluentius, § 188.

« Je passe sur les nombreux hauts faits de sa vieillesse, j’en retiens seulement un seul, célèbre et connu de tous. »

« Je pourrais dire beaucoup sur sa générosité, sur sa modération, sur toutes ses autres vertus ; mais la gloire de la République se présente à mes regards, et m’ordonne de laisser là ces faits moins importants. » Pour Sestius, § 7. >