Joseph de Jouvancy, 1710 : Candidatus rhetoricae

Définition publiée par Mattana-Basset

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, cinquième partie, "Exercices préparatoires < d'Aphthonius >", VI. "Sixième exercice préparatoire, De la réfutation, de la confirmation, de la louange et du blâme", chap. I, "De la réfutation et de la confirmation", p. 382-385. 

Définition publiée par RARE, le 08 juin 2020

CHAPITRE 1

DE LA RÉFUTATION ET DE LA CONFIRMATION

 

Qu’est-ce que la Confirmation < ou affirmation > ?

R. C’est la preuve de ce qu’on avance ; mais ce qu’on avance doit n’être, comme nous venons de le dire au sujet de la réfutation, ni complètement incroyable, ni tout à fait évident.

Comment confirme-t-on une chose, et par quels moyens [capita] ?

R. Par les mêmes moyens que pour la réfutation, mais en sens opposé, savoir : par l’évident, le probable, le facile, le compatible, le convenable et l’utile. Vous en avez un exemple remarquable < chez Tite-Live > dans le discours au peuple, où M. Porcius Caton s’efforce d’abolir l’usage honteux des Bacchanales : < Citoyens, jamais discours, un peu avant la moitié du livre 49 >. Il en est encore un autre exemple où il tâche de montrer qu’il faut interdire aux femmes le luxe et la parure. Cicéron en donne encore des exemples excellents dans ses paradoxes où il confirme la doctrine des stoïciens. On doit traiter la confirmation par une argumentation solide, et la mettre en relief au moyen de figures appropriées au sujet. On aura soin d’observer dans les arguments l’ordre suivant. Les plus forts seront mis en premier lieu et à la fin ; les plus faibles au milieu. On insistera sur les plus forts pour qu’ils fassent plus d’impression sur l’esprit des auditeurs.

Je n’accumulerai pas ici les exemples que l’on trouve dans les discours de Cicéron, dans celui qu’il prononça pour Roscius d’Amérie, et où, répondant aux arguments de ses adversaires, il donne une idée d’une réfutation parfaite < au § 37 >. Il en est de même < pour la confirmation > dans son discours pour Milon ; dans les Partitions oratoires, < au § 44, > où il a donné des préceptes fort utiles, en énumérant ce qu’il faut nier, et ce qu’il faut affirmer, ce qu’il faut éluder sous forme de plaisanteries et de mépris, les traits qu’il faut retourner contre ses adversaires. – Ce que nous avons dit plus haut sur la chrie, la sentence et le lieu commun peut s’appliquer à la réfutation et à la confirmation.