Jean-Baptiste Crevier, 1765 : Rhétorique française

Définition publiée par Léonie Gémond

Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 1, p. 23.

La conséquence de cette doctrine est claire, & Cicéron <n. 125> l'a tirée en des termes qui méritent d'être rappellés ici. « C'est donc quelque chose de grand, dit-il, que l'Eloquence : & il ne faut pas croire qu'on l'acquiére par la lecture de quelques préceptes de Rhétorique. Car il ne suffit pas pour l'Orateur d'aiguiser sa langue, & de se procurer une certaine volubilité de paroles. Il doit se nourrir l'esprit & se remplir le cœur de tout ce qu'il y a de plus élevé dans les connoissances humaines, & s'en faire un fond également agréable, abondant, & varié. » Un esprit ainsi orné & enrichi ne pourra être stérile, & il trouvera sans peine ce qu'il doit dire sur chaque matiére qu'il aura à traiter. C'est la premiére partie de la Rhétorique, l'Invention.